L'Ashtâvakra est un des textes les plus purs, les plus abrupts qui soit. Il n'est pas une somme de savoirs, une exposition d'érudition qui étouffe l'intuition. Ici, nous ne trouvons que des mots exprimés simplement, sans détour, qui pointent vers Cela qui Est, «vide, silence, pureté, omniprésence». À accueillir directement dans le cœur, en ce centre d'où émerge le souffle indifférencié et où convergent les énergies manifestées. À l'instar de Ramesh Balsekar qui, lumineux, solide, profond, généreux, et avec une patience inlassable, nous offre de retrouver intuitivement la source qui anime le corps et le mental. L'Ashtâvakra Gîta est comme une balise qui éclaire notre compréhension et qui s'évanouira à l'instant où… Tous les maîtres des voies radicales répètent qu'un seul élan suffit, un saut sans effort, sans appui, du phénoménal au nouménal, du temporel à l'instant éternel, du pluriel à l'absolu. «Ce n'est que dans le silence dénué d'effort du vide phénoménal (qui est le plein nouménal) que le saut peut se produire», nous dit Ramesh Balsekar. Silence de la transmission, de l'efficience du maître et de l'accueil dans le cœur du disciple. Silence de l'essence en sa plénitude.