Le parfum dans les traditions

Modifié le 22/06/2021

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1. Les origines du parfum

Parfum viendrait de l’expression “per fume” qui signifie “par la fumée”. Son utilisation par l’homme a commencé par des fumigations sacrées ou médicinales d’encens ou d’autres substances végétales. Son usage remonte à la plus haute antiquité. Partout, dans la nature, des senteurs, des messages chimiques (phéromones) ou émanations de substances naturelles (arômes des fleurs) agissent sur les animaux entre eux ou sur les animaux et les végétaux à l’exemple des abeilles.

Il existe une magie secrète des parfums, une alchimie issue de l’art de combiner les fragrances, les arômes et les essences afin de composer des œuvres parfumées. Comme les sons et les couleurs ces dernières créent des vibrations propices au bien-être et servent à propager autour de soi des senteurs agréables pour engendrer l’harmonie bénéfique à l'épanouissement personnel. Les anciens considéraient l'existence d’une relation entre le temps et le parfum qu’ils concevaient comme un véhicule, exerçant une influence salutaire entraînant irrésistiblement vers un ailleurs subtil : une ouverture sur l’Éternité.

De plus, chacun peut témoigner à travers son expérience, que les odeurs sont en lien avec la mémoire, que des souvenirs surgissent spontanément et dans des circonstances souvent inattendues. Il arrive fréquemment de ressentir une émotion juste en captant une odeur. D'éminents pédiatres spécialisés dans la vie intra-utérine affirment que, dès le début de son développement, le fœtus serait capable de discerner des saveurs et arômes grâce à ses récepteurs olfactifs dans le liquide amniotique. En fait, l’être humain garde une empreinte olfactive de chaque événement de sa vie, depuis l’odeur de sa mère au cours de l’allaitement jusqu’au parfum des chers disparus.

Parce que tu n’as vécu que du parfum de l’amour, jamais tu n’as été touché par l’Essence de L’Amour.

Rabbin Haïm Dinovisz

2. Les parfums et les traditions

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Les traditions orientales, tibétaine et indienne en particulier utilisent d’abord les parfums comme offrandes aux divinités lors des cérémonies rituelles ou religieuses. Les senteurs et les encens parfumés sont présentés afin d’appuyer demandes et louanges. Les fragrances ne sont pas sélectionnées pour leurs effets sur le porteur ou pour imprégner un lieu, mais en priorité afin d’offrir les fragrances les plus pures aux divinités. Pour elles, l'essentiel était l’agrément des parfums par le monde divin.

Selon la tradition de la kabbale hébraïque, le parfum est un véhicule qui fait passer d’une dimension perceptible, à une dimension cachée accessible par une approche intérieure. Elle préconise d’utiliser la perception olfactive afin de pénétrer l’intériorité. En effet, l’on peut ressentir le parfum, mais pas l'appréhender. On ne saurait le définir ou l’enfermer et encore moins, se l’approprier.

Le parfum est une émanation perçue par l’odorat, et même si sa source n’est pas identifiable, sa présence prouve qu’il y a de toute évidence, à l’origine un point émanateur. Une émanation qui se propage de dimensions en dimensions et rappelle à l’homme qu’il y a une essence réelle à cette diffusion olfactive. Pour les kabbalistes, l’essentiel reste caché dans la manifestation.

L’essence du parfum est sacrifiée au profit de son odeur. Ce concept kabbaliste du parfum est une exhortation à éprouver l’intériorité, une invitation à participer à la “Grande Conscience”.

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La-tradition-musulmane

Dans la tradition musulmane le parfum a une grande importance, mais on n’utilise que les parfums sans alcool, les essences et les extraits aromatiques pour les bains rituels. Les senteurs les plus utilisées dans cette tradition sont : le musc, l’ambre, l’oud, le santal et les concentrés de parfum comme l’Aoussarabia ou le muslim.

La tradition chinoise utilise la magie des parfums pour vivifier ou équilibrer le chi dans les neuf secteurs du ”Ba-Gua” en  feng-shui.  Le parfum met en relation symbolique avec les cinq éléments (terre, eau, bois métal, feu). Les senteurs sont choisies afin d’imprégner et harmoniser les lieux de vie. Ainsi, chaque senteur agit en fonction de son attribution élémentaire afin de stimuler ou réguler l’énergie de ces éléments et maintenir le cycle de leurs interactions. Selon les chinois, la terre retient l’eau, l’eau vivifie le bois, le bois nourrit le feu, le feu fond le métal et le métal fend la terre.

De plus, selon le symbole du yin et du yang,  dans la diffusion du parfum il y a un équilibre des fragrances, celles qui expriment l’aspect Yang (le masculin) et celles qui dévoilent le Yin (le féminin). Et concrètement, les senteurs utilisées sur le porteur ou pour imprégner un lieu sont  mélangées de façon complémentaire, afin de toujours exprimer l’harmonie avec le tout.

La-tradition-chinoise
La-tradition-africaine

Dans la tradition africaine notamment de l’ouest, ce sont les femmes qui combinent les plantes aromatiques, les résines, les senteurs des écorces, les effluves des racines et le bouquet des fleurs pour effectuer les fumigations et les bains parfumés. Les préparations odorantes sont considérées comme nourriture aux esprits du monde invisible. Ces préparations odorantes sont offertes pour garantir protection et guidance lors des voyages dans l’au-delà. Elles sont également abondamment présentées au cours des rites funèbres et lors des cérémonies spirituelles.

La tradition antillaise mélange certaines coutumes africaines et indiennes entre autres et utilise beaucoup les parfums des plantes aromatiques de  purifications tels :  la menthe glaciale, le basilic, le géranium, le vétiver, la verveine dans les bains parfumés pour la purification et le dégagement des vibrations contraires à l’harmonie, voire hostiles.

La-tradition-antillaise

3. La magie secrète des parfums

4. Notre sélection de parfums thématiques

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